Désormais sur orbite et jouant sur toutes les scènes du monde après avoir remporté coup sur coup les Concours Yehudi Menuhin en 2008 et Reine Elisabeth en 2009, Ray Chen a répondu à nos questions à l'occasion de son récital parisien à la Salle Gaveau avec Julien Quentin en avril dernier...

Bondissant d'énergie, le jeune violoniste australien d'origine taïwanaise a insisté pour que son beau Stradivarius de 1721, un prêt de la Fondation de Musique Niponne, apparaisse aussi à l’image pendant l'interview. Souvent en tournée mais très ancré dans le monde du Curtis Institute of Music de Philadelphie où il étudie avec Aaron Rosand, Ray Chen s'exprime sur les problématiques et les opportunités à saisir dans l’univers du classique à l'orée d'une carrière déjà brillante.

Le violoniste considère un public comme une chose à construire. Pour lui, il existe trois catégories. D’abord les abonnés qui viennent à chaque concert. Puis ceux qui se déplacent pour entendre un artiste en particulier. La troisième catégorie ? Les gens qui ne viennent jamais ! Son but à lui ? Capter l'attention de cette troisième catégorie et la transformer en seconde, dans l'espoir qu'ils appartiendront un jour à la première… D’où sa dense activité sur les réseaux sociaux, ses interactions avec ses fans et sa grande disponibilité pour jouer sur de nouvelles scènes. Ray Chen peut ainsi s'enorgueillir d'avoir reçu un like sur sa page facebook de la grande Eleanor Sokoloff ! « Il y a trop d'artistes qui ne cherchent que dans cette première catégorie : ils arrivent sur scène, ils jouent et ils rentrent chez eux. Ça ne m'intéresse pas ! »

Après un premier récital publié en 2010, avec Les Trilles du diable de Tartini, la Sonate de César Franck, la Chaconne de Bach et des pièces de Wieniawski, Chen a gravé les concertos de Mendelssohn et de Tchaïkovski avec Daniel Harding. Son nouveau disque offre deux concertos de Mozart, les K. 216 et K. 218, et sa sonate K. 305. Il les a enregistrés sous la baguette de Christoph Eschenbach, qui dirigeait déjà le Schleswig-Holstein Music Festival Orchestra dans le Concerto de Bruch que Chen donna à Stockholm pour la remise des prix Nobel en 2012. Cette rencontre montre un jeune artiste profondément attaché à son instrument et à sa musique, mais aussi intimement connecté au monde digital dans lequel il tourbillonne.

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